Le jeu pathologique

Définition et critères 

Il s’agit d’un besoin irrésistible de jouer, conduisant à des problèmes socioéconomiques, une ruine financière ou à des actes délictueux. Il s’agit généralement de jeu d’argent (casino, poker, paris sportifs, tickets de « grattage », loteries…). Le joueur commence souvent au départ par jouer pour le plaisir puis finit par se laisser entrainer dans une spirale qu’il aura beaucoup de mal à enrayer. L’appât du gain incite à augmenter les mises, ce qui souvent entraine des dettes de plus en plus importantes. Le joueur essaye donc, dans le but de récupérer l’argent misé ou « se refaire », d’augmenter les mises, ce qui aggrave les dettes et ainsi de suite. L’adrénaline liée au risque et le plaisir associé aux gains contribuent à renforcer la dépendance. Le jeu devient alors une véritable obsession et entraine des conséquences parfois graves sur la vie familiale, personnelle et professionnelle.

Les critères diagnostiques (DSM IV) sont les suivants :

F63.0 [312.31] Jeu pathologique 

A. Pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :

  1. Préoccupation par le jeu (p. ex. préoccupation par la remémoration d’expériences de jeu passées ou par la prévision de tentatives  prochaines, ou par les moyens de se procurer de l’argent pour jouer)
  2. Besoin de jouer avec des sommes d’argent croissantes pour atteindre l’état d’excitation désiré
  3. Eefforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu
  4. Agitation ou irritabilité lors des tentatives de réduction ou d’arrêt de la pratique du jeu Joue pour échapper aux difficultés ou pour soulager une humer dysphorique (p. ex. des sentiments d’impuissance, de culpabilité, d’anxiété, de dépression)
  5. Après avoir perdu de l’argent au jeu, retourne souvent jouer un autre jour pour recouvrer ses pertes (pour « se refaire »)
  6. Ment à sa famille, à son thérapeute ou à d’autres pour dissimuler l’ampleur réelle de ses habitudes de jeu
  7. Commet des actes illégaux, tels que falsifications, fraudes, vols ou détournement d’argent pour financer la pratique du jeu
  8. Met en danger ou perd une relation affective importante, un emploi ou des possibilités d’étude ou de carrière à cause du jeu
  9. Compte sur les autres pour obtenir de l’argent et se sortir de situations financières désespérées dues au jeu

B. La pratique du jeu n’est pas mieux expliquée par un Episode maniaque.



Questionnaire : faîtes le point sur votre rapport au j eu

Le joueur pathologique consulte rarement de lui même, c’est souvent poussé par des sanctions judiciaire qu’il se retrouve à suivre un traitement. Pour les aider dans leur démarche, un groupe d’entraide calqué sur les alcooliques anonymes a été crée, les joueurs anonymes. Ils ont crées un questionnaire permettant aux joueurs de se situer par rapport à leur
maladie. 

En voici le contenu :

Pour y répondre, posez vous les questions suivantes et répondez aussi honnêtement que possible :

  1. le jeu est-il une cause d’absence de votre travail ?
  2. le fait de jouer rend il votre famille malheureuse ?
  3. le jeu provoque-t-il des problèmes de sommeil ?jouez-vous au point d’affecter votre réputation ?
  4. avez-vous déjà éprouvé des remords après avoir joué ?
  5. avez-vous déjà joué dans le but de gagner de l’argent afin de payer vos dettes ?
  6. avez-vous déjà commis ou envisagé de commettre un acte illégal afin de financer vos activités de jeu ?
  7. après une perte, sentez vous le besoin de retourner jouer pour récupérer l’argent perdu ?
  8. depuis que vous jouez, manquez vous d’ambition ?
  9. après un gain, éprouvez vous le besoin de retourner jouer afin de gagner davantage ?
  10. jouez vous souvent le dollar disponible ?
  11. avez vous déjà emprunté de l’argent pour jouer ?
  12. avez vous déjà vendu un objet personnel pour jouer ?
  13. êtes-vous réticent à utiliser votre « argent de jeu » pour régler vos comptes ?
  14. le jeu vous rend-il insouciant à l’égard du bien être de votre famille ?
  15. avez vous déjà joué plus longtemps que vous en aviez l’intention ?
  16. jouez vous pour fuir des ennuis ou embarras ?
  17. les frustrations vous portent-elles à jouer ?
  18. le jeu est-il un moyen de célébrer un événement heureux ?
  19. avez vous déjà pensé au suicide à cause de vos problèmes de jeu ?

Une personne doit présenter sept critères sur les vingt pour être considéré comme joueur pathologique.  

Ce questionnaire peut nous servir pour procéder à l’analyse fonctionnelle.

La thérapie se déroulera en cinq étapes : 

  1. information sur le jeu : qu’est ce que le hasard ? pourquoi ne peut-on pas le contrôler ? expliquer qu’on ne peut pas s’améliorer à la roulette comme on progresserait au billard…
  2. correction des croyances erronées : lever les œillères du patient
  3. entraînement à résoudre des problèmes : cinq étapes
    1. orientation générale du problème
    2. définition et formulation du problème
    3. énumération des solutions potentielles
    4. mise en place d’une solution
    5. vérification de l’efficacité de cette solution
  4. entraînement aux compétences sociales : affirmation de soi, jeux de rôle…
  5. prévention des rechutes : anticiper les situations à risque, apprendre à gérer les faux pas

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